Connaissez-vous le Luxembourg ? Ce charmant petit pays de 600 000 habitant·e·s compte parmi les membres fondateurs de l’Union Européenne. Il est aujourd’hui plutôt connu pour son aptitude à attirer les fortunes en quête de discrétion et d’évasion fiscale.
Une enquête récente réalisée par différents journaux européens dont « Le Monde » fait la lumière sur des pratiques douteuses qui font perdre des milliards de recettes fiscales à ses pays voisins dont en premier lieu la France. Échapper au fisc, blanchir de l’argent à l’origine douteuse, voilà le sport auquel se livrent, le plus souvent via des montages financiers complexes, certains de nos compatriotes.
Ces récentes publications nous ramènent rapidement à la ville de Puteaux ou plus précisément au cas de la première édile de notre ville, Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Depuis le 2 décembre 2020, notre maire, après avoir passé 48 heures en garde à vue, est mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale aggravée et placée sous contrôle judiciaire.
Ces soupçons de fraude ne sont pas nouveaux puisque c’est en 2015 que Médiapart avait révélé l’existence d’un compte non déclaré au Luxembourg et l’exfiltration rocambolesque d’une belle somme estimée avant la crise financière de 2008, à près de 3,5 millions d’euros constituée notamment de 102 lingots d’or et qui, selon « Le Parisien » aurait été léguée à sa fille.
Fin février, le même journal a fourni des détails croustillants sur cette affaire, issus de déclarations d’un ancien Directeur des sports de la ville et impliquant Vincent FRANCHI, fils de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et actuel 1er adjoint au Maire.
Quelle que soit l’origine controversée de ces fonds, pour le fisc, ces montants n’ont pas été déclarés et justifient une plainte pour fraude fiscale. Il appartiendra au magistrat instructeur d’établir les faits et à la justice de trancher, on l’espère, rapidement.
Notons cependant, que dans des circonstances similaires, il est désormais fréquent qu’élu·e·s ou Ministres démissionnent. Il n’en n’est pas de même à Puteaux où visiblement ces faits semblent être considérés comme mineurs, même pour la première magistrate de la ville.
Pour rappel, une personne coupable de blanchiment de fraude fiscale risque une peine de 375 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement. Si elle occupe un poste important ou constitue une personne morale, la fraude peut être aggravée.
Et vous, qu’en pensez-vous ?